Renforcement différentiel

Convergence partielle

Présentation

           Le renforcement différentiel est un ensemble de techniques comportementales qui visent à ignorer la présence des comportements problématiques (ce qui équivaut à la technique d’extinction) tout en veillant à favoriser l’apprentissage de comportements souhaités (avec le recours d’un renforçateur).
 
           Les trois types de renforcement différentiel les plus couramment utilisés sont les suivants :

1. Renforcement différentiel d’un comportement alternatif[1]

           Cette technique consiste à apprendre à l’enfant à recourir à un comportement socialement acceptable plutôt qu’à un comportement problématique. L’enfant apprendra plus volontiers ce comportement alternatif si celui-ci est équivalent au niveau fonctionnel. Pour ce faire une évaluation fonctionnelle[2] est réalisée.
Le plus souvent, le comportement alternatif consiste en un entraînement à une communication fonctionnelle (vocalisation, langue des signes, PECS). Par exemple dans la situation où un enfant serait en difficulté du fait de la proximité corporelle d’un tiers (ce qui l’amènerait à être agressif vis-à-vis de ce dernier), un renforcement différentiel d’un comportement alternatif pourrait consister à lui apprendre à dire « recule ».

2. Renforcement différentiel d’un comportement incompatible[3]

           Cette technique, dans la situation où un enfant réalise de façon répétitive un mouvement stéréotypé de la main, consisterait par exemple à proposer une activité informatique durant laquelle l’enfant utilisera la souris de l’ordinateur. La participation à cette activité, bien que distincte d’un point de vue fonctionnel, est incompatible avec la réalisation du mouvement stéréotypé de la main.

3. Renforcement différentiel de tout autre comportement[4]

           Cette technique, dans la situation où l’enfant s’automutile de façon répétitive, consisterait par exemple à lui proposer sa sucrerie favorite après une période (définie à l’avance) durant laquelle il ne réalise pas l’action problématique. Toute autre activité que l’action problématique est donc renforcée (avec le recours à un renforçateur).

À l’Antenne

            Ce groupe de techniques converge partiellement avec certaines interventions réalisées à l’Antenne, qui consistent à essayer de distraire l’enfant d’une action problématique en lui proposant une autre activité, plus compatible avec le lien social et/ou ne mettant pas à mal l’intégrité physique (la sienne ou celle d’un tiers).
            La convergence est partielle, car nous privilégions des activités alternatives qui sont en elles-mêmes motivantes/renforçatrices, du fait qu’elles sont fonctionnellement équivalentes ou similaires. Autrement dit, nous privilégions une motivation interne plutôt que l’utilisation de renforçateurs externes (par exemple les nourritures favorites de l’enfant). 

En savoir plus sur cette pratique 

Vollmer, T. R., & Iwata, B. A. (1992). Differential reinforcement as treatment for behavior disorders: Procedural and functional variations. Res Dev Disabil, 13(4), 393-417.

 

[1] « Differential Reinforcement of Alternative Behavior » ou « DRA » dans la littérature anglo-saxonne.
[2] La technique d’évaluation fonctionnelle est présentée plus loin dans le présent document.
[3] « Differential Reinforcement of Incompatible Behavior » ou « DRI » dans la littérature anglo-saxonne.
[4] « Differential Reinforcement of Other Behavior » ou « DRO » dans la littérature anglo-saxonne.