Le partenariat avec l’enfant: sa visée et ses moyens

           Certaines prises en charge visent de but en blanc une série de changements chez l’enfant (au niveau des comportements, de la socialisation, des apprentissages) en suivant un programme préétabli par les professionnels. L’accompagnement de l’enfant se fait autrement à l’Antenne : tout changement étant défini par la déstabilisation d’un équilibre antérieur, il est prioritaire pour nous de travailler d’abord avec l’enfant dans la construction d’un mode de fonctionnement plus apaisé qui lui permettra dans un temps second de composer avec des changements proposés.
            L’accompagnement vise donc à soutenir l’enfant, tout au long de la prise en charge, au niveau de deux axes :
 
- L’axe de la régulation : comme nous le détaillerons dans le point suivant, trois pivots participent à un apaisement chez l’enfant (régulation corporelle, régulation relationnelle, régulation cognitive).
 
- L’axe des changements : comme nous le détaillerons plus loin, trois pivots participent à une évolution chez l’enfant (élaboration, socialisation, apprentissages).
 
 
            Si la relation entre l’axe de la régulation et l’axe des changements est diachronique (les pivots de la régulation sont une condition nécessaire avant d’entreprendre un travail sur les pivots du changement), la relation entre ces deux axes est également synchronique (par exemple, nous sommes attentifs, lors d’une session d’apprentissage, à ce que l’enfant puisse recourir à ses façons de réguler son corps ou la présence d’autrui).
            Les deux axes sont dans une relation d’enrichissement réciproque : plus l’enfant parviendra à un apaisement, plus il sera disponible pour répondre de façon constructive aux invitations de déplacements (axe des changements). Et plus l’enfant complexifiera ses intérêts (élaboration), se familiarisera avec les règles sociales (socialisation) et assimilera de nouveaux savoirs et savoir-faire (apprentissages), plus il gagnera en souplesse au niveau de ses capacités d’autorégulation et d’apaisement. Il sera aussi mieux outillé pour élaborer de nouvelles façons de se réguler, plus compatibles avec le lien social et les apprentissages. Bien entendu ce cercle « vertueux » est une abstraction que la réalité clinique dément partiellement, car les obstacles sont nombreux. C’est néanmoins une visée.