TEACCH

Convergence partielle

Présentation

            La méthode TEACCH est une pratique d’intervention globale développementale qui est spécialisée dans les stratégies d’enseignement. Les caractéristiques de cette méthode sont les suivantes :
 
- Selon la méthode TEACCH, une majorité de personnes avec TSA présentent des différences qui doivent être prises en considération et respectées. Ces différences recouvrent une diversité de difficultés et de forces, notamment (1) au niveau la « façon de penser » (par exemple : focalisation sur les détails, abord littéral du langage, difficulté de combiner et intégrer les idées ensemble, difficultés d’organisation spatio-temporelle, difficulté de généraliser) ; (2) au niveau de l’apprentissage (par exemple : facilités pour l’apprentissage visuel, dépendance à des signaux/indices) ; (3) au niveau comportemental (fortes impulsions, anxiété importante, préférences sensorielles et perceptives, importance des rituels).
 
- Contrairement à la méthode Lovaas qui préconise de normaliser les comportements de l’enfant pour qu’il soit mieux adapté à son environnement (familial, scolaire, sociétal), la méthode TEACCH préconise d’adapter l’environnement aux particularités présentées par les enfants avec TSA. Les adaptations de l’environnement sont les suivantes :
            1. L’organisation et la succession des activités quotidiennes sont fortement structurées par l’intervenant : ce dernier ritualise la façon et l’ordre dans lequel les activités se déroulent.
            2. Des indices visuels (images, photos, écriture) sont systématiquement utilisés pour : (1) structurer l’espace (par exemple une image de crayon sur la boîte où sont rangés les crayons) et le temps (par exemple un emploi du temps en images) ; (2) faire comprendre les instructions des exercices à réaliser par les élèves.
            3. Les apprentissages sont réalisés dans des espaces de travail confinés et individuels afin de limiter les distractions éventuelles.

À l’Antenne

            La pratique clinique à l’Antenne présente des convergences partielles avec la méthode TEACCH. En effet, nous considérons également que les comportements de l’enfant ne doivent pas être normalisés en fonction des normes de développement typique. Nous ne pensons pas que les comportements de l’enfant avec TSA sont des déviances d’un comportement qui serait normal. Au contraire, l’enfant autiste manifeste un certain nombre de difficultés particulières et des adaptations particulières à ce qui fait difficulté pour lui. Comme TEACCH, nous considérons que les rituels et les préférences au niveau des modalités perceptives constituent des efforts adaptatifs de la part de l’enfant. À l’Antenne, nous abordons également la socialisation et les apprentissages à partir de la prise en considération de ces particularités de l’enfant.
            Toutefois, à la différence de la méthode TEACCH, nous ne considérons pas que les stratégies d’enseignements doivent être identiques pour tous les enfants. Si les enfants avec TSA présentent effectivement des particularités qui sont propres au TSA, il n’en reste pas moins que chaque enfant avec TSA est unique. Selon nous, en adaptant d’une façon uniforme l’environnement, la méthode TEACCH ne prend pas suffisamment en compte la diversité des difficultés et des adaptations présentées par chacun des enfants. À l’Antenne, nous veillons à nous adapter à la particularité de chaque enfant. À cet égard, il n’existe pas de « méthode » qui vaut pour tous. Seule une approche clinique permet d’avancer des hypothèses sur ce qui fait difficulté et peut faire solution pour chacun des enfants, au cas par cas. Cela implique d’élaborer des stratégies d’enseignement inventives : plutôt que d’apprendre aux enfants à empiler correctement des blocs, nous préférons prendre appui sur des activités qui ont du sens pour eux, par exemple en intégrant dans les activités d’apprentissage leurs intérêts privilégiés. Cela implique à l’occasion de faire des détours par rapport à ce que nous avions prévu d’apprendre durant l’activité. C’est à cette condition que l’intervenant et les enfants peuvent devenir partenaires au niveau des apprentissages.
            De plus, à la différence de la méthode TEACCH, nous favorisons l’immersion de l’enfant au sein d’un groupe de pairs. Plutôt que d’utiliser des espaces de travail confinés qui ont l’inconvénient d’isoler l’enfant du reste du groupe, nous privilégions le travail avec l’enfant dans un milieu non artificiel, aussi bien dans le contexte de la classe que dans le contexte des routines quotidiennes. Cela permet de traiter les difficultés qui concernent la concentration, l’attention et des difficultés relationnelles pouvant surgir lors d’une activité collective.

En savoir plus sur cette pratique

Mesibov, G. B., Shea, V., Schopler, E., & more. (2004). The TEACCH approach to autism spectrum disorders (p. 212). New York: Springer.