Pratiques d’intervention ciblant les comportements "problématiques"

            Pour les psychologues se référant au comportementalisme, les actions de l’enfant qui contreviennent à une norme sociale sont regroupées sous la désignation de « comportements-défis » ou « comportements-problèmes » ou encore « comportements problématiques  »[1].
            Font partie de cette catégorie hétéroclite les agressions (vis-à-vis de soi-même ou vis-à-vis d’un tiers), les actions qui impliquent une détérioration (d’un lieu, d’un objet), et les comportements, intérêts et activités restreintes et répétitives.
            Les techniques visant une diminution des actions problématiques de l’enfant sont souvent classées en deux types : les interventions réactives regroupent l’ensemble des techniques réalisées après qu’une action problématique n’ait eu lieu, tandis que les interventions proactives caractérisent les techniques réalisées de façon préventive, avant qu’une action problématique ait lieu.
 
           Les pratiques d’interventions suivantes ont été retenues :

Interventions réactives

➔ Extinction 
➔ Interruption/Redirection
​➔ Renforcement différentiel (d’un comportement alternatif, incompatible, de tout autre comportement)


Interventions proactives

➔ Évaluation fonctionnelle du comportement
➔ Variation de l’horaire, des activités, du matériel
➔ Incorporation du choix de l’enfant dans les activités, le matériel, l’horaire
➔ Annonce des activités à venir
➔ Accès à du matériel sensoriel
➔ Soutien visuel
➔ Exercices
➔ Scripts

 
[1] Le regroupement de ces différentes actions dans une même catégorie ne nous semble pas justifié car : (1) il se fonde exclusivement sur des critères externes (les normes sociales en vigueur) ; (2) il participe à une stigmatisation de l’enfant, à partir des actions qu’il réalise (« un enfant agressif », « un enfant destructeur », « un enfant qui a des stéréotypies »). De plus les expressions de « comportement problème » et de « comportement défi » suggèrent que ces actions doivent être exclusivement appréhendées à partir de leurs conséquences pour l’entourage, alors qu’elles témoignent d’abord et avant tout d’une difficulté vécue par l’enfant lui-même. A l’Antenne, nous préférons donc évaluer les actions de l’enfant à partir d’un critère interne, en nous posant la question suivante : « A quelle difficulté ou nécessité l’enfant répond-il par le recours à une telle action ? ». Cette question favorise une distinction entre ce qui peut être vécu de façon problématique par l’enfant (par exemple une situation anxiogène) et ce qui est vécu de façon problématique par un tiers (par exemple une réponse agressive pour faire face à une situation anxiogène).