Conclusion générale

De la spécificité de l’approche clinique de l’Antenne 110… 

            L’orientation théorique et éthique qui constitue le socle de l’approche clinique de l’Antenne, précisément son ancrage psychanalytique, offre des perspectives uniques dans le paysage contemporain des prises en charge de l’autisme, notamment : que l’enfant est un « sujet » ; que, comme tout sujet, il est confronté à des difficultés spécifiques et tâche d’y remédier à sa façon ; que ses difficultés aussi bien que ses solutions doivent être prises en considération et respectées ; que c’est à partir de cette position éthique qu’une confiance et un partenariat avec l’enfant peuvent s’instaurer ; que la rééducation de l’enfant s’appuie sur une série d’activités (artistiques, sportives, informatiques, pédagogiques, etc.) qui prennent en compte ses préférences et ses difficultés ; que les compétences chez l’enfant s’acquièrent dans une pluralité de contextes, qui ont ceci de commun qu’ils sont constitués d’opportunités que l’enfant peut saisir ; que la particularité des intervenants (leurs compétences, leurs désirs, etc.) est une richesse à soutenir et à développer car elle permet à chaque enfant de trouver les points d’appui qui lui conviennent pour progresser.
            Chacun de ces points fait de la clinique de l’Antenne une approche vivante, dynamique, et accueillante vis-à-vis de la diversité des personnes -enfants, famille, intervenants-  qui sont amenées à se rencontrer et à travailler ensemble.
             

…aux convergences et divergences avec les autres prises en charge

           Comme nous l’avons vu tout au long du document, si l’approche clinique de l’Antenne est spécifique, la pratique qui en découle n’est pas pour autant isolée des autres types de prise en charge proposées aux enfants autistes.
En effet, la pratique clinique à l’Antenne converge avec certaines pratiques d’interventions globales et ciblées : celles qui s’appuient sur une prise en considération des particularités, des difficultés, des ressources, ainsi que des préférences de l’enfant pour l’aider à évoluer dans une pluralité de registres (construction identitaire, représentation du corps, socialisation, apprentissage, etc.).
           A contrario, il apparaît que la pratique clinique à l’Antenne diverge fortement des pratiques d’intervention globales et ciblées qui sont exclusivement concernées par un pôle du travail (par exemple l’apprentissage ou la psychothérapie) ou encore qui consistent en des méthodes qui ne laissent pas suffisamment de place à la prise en compte des ressources des enfants et de l’inventivité des intervenants.
            Au-delà de la proximité ou de la distance avec les autres pratiques d’intervention, nous tenons à préciser que c’est le désir d’en savoir plus sur ces pratiques qui a animé la démarche des auteurs du présent document tout au long du processus (lecture, discussions, rédaction). Puisse cette démarche favoriser des échanges, dialogues et débats plus sereins que par le passé entre les différents professionnels engagés dans l’accueil des personnes autistes et de leur famille.